En anglais, on appelle cela le "burn-out", l’épuisement avant tout psychique lié à des conditions de travail difficiles. Comment prévenir ce fléau ? Quelles solutions pour s’en sortir ?
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Très convaincant dans un entretien d’embauche, il sait hypnotiser avec brio son interlocuteur, et une fois engagé, ce malade se présente en sauveur. Son égo gonflé à bloc, il pense être le maître de la situation, sélectionne une victime bien précise, et la séduit. Très rapidement commence son travail de sape : détruire sa victime du moment psychiquement à petit feu et miner le moral des équipes. S’il occupe un poste à responsabilités, incapable de construire et d’anticiper, il freine la compétitivité de son entreprise. Sans aucun respect pour autrui ni pour la compagnie qui l’emploie, il utilise son entourage professionnel pour arriver à ses fins dans le travail, et aussi anéantir moralement sa proie.
Il choisit sa proie sur mesure, toujours une personne généreuse, vive et à fort potentiel, et met toute une stratégie machiavélique pour jouir de sa destruction. A terme, l’entreprise dans laquelle il se trouve peut dévier sur une banalisation des actes immoraux, une communication floue ou carrément fausse ; de mauvaises décisions prises à la hâte sans concertation ni objectivité entraînent un bilan désastreux et accroissent les risques en réduisant significativement la productivité, l’entreprise étant mise en péril et des vies détruites sans que le responsable (le PN) soit inquiété.
Malgré tous ces stratagèmes pour ne pas être pris, vous pouvez le repérer à un certain nombre de caractéristiques qui lui sont propres.
– Immature
Resté au stade infantile, il vit essentiellement dans le présent pour satisfaire des besoins qui doivent être immédiatement assouvis. Il ne supporte ni la critique
ni la frustration.
– Beau-parleur
d’un énorme bagout, il est capable de capter tout un auditoire en racontant n’importe quoi.
– Narcissique
Incapable d’aimer ni d’avoir le moindre sentiment pour autrui, avec un égo surdimensionné,
naturellement arrogant, il n’hésite pas à jouer les modestes pour dissimuler son caractère.
– Charismatique
On lui prête naturellement des qualités de leader car c’est un grand séducteur. Si sa proie a
de l’argent, du pouvoir, du prestige, il mettra tout en action pour gagner sa confiance et mieux la duper ensuite.
– Caméléon
Se comportant en véritable caméléon, il adapte son stratagème en fonction des
personnes et des lieux qui l’entourent. Certains tombent dans ses pièges en buvant ses paroles, d’autres les percent à jour. Très communicant, il a un talent naturel pour se faire valoir, et
s’attribue les qualités et les travaux de ses collègues qu’il prend soin d’écraser au passage, jusqu’à usurper le parcours professionnel d’autrui, même celui de personnes décédées. Adepte du faux
curriculum vitae et des faux diplômes, il navigue de mensonge en mensonge, s’adapte – malhonnêtement – en fonction de son interlocuteur du moment. Lorsqu’il s’aperçoit qu’un collègue a compris
son stratagème et qu’il risque de faire tomber son masque, il le traque.
– Manipulateur hors pair
Il n’hésite pas un seul instant à faire culpabiliser les autres
avec un aplomb déconcertant. Il tient volontairement des propos très flous pour déstabiliser son interlocuteur et éviter aussi de s’impliquer. En général il se sert d’un tiers pour tirer les
ficelles et semer la discorde.
– D’une labilité logique
Il fait des erreurs de raisonnement, accorde de l’importance à certains faits qui
lui sont propres et en minimisent d’autres. Son esprit pauvre comme sa mémoire se concentre uniquement sur ce qui l’arrange. Menteur né, il va sans aucun problème de contradiction en
contradiction. On ne peut pas compter sur lui, tant ses promesses ne sont pas tenues. Habitué des lapsus et des actes manqués révélateurs, en cas de dommage dû à leurs faits, il minimise toujours
sa responsabilité.
– Dangereux téméraire
Dépourvu de toute moralité et du sentiment de la peur, il prend plus de risques que la
moyenne. Irresponsable et incapable d’anticiper, il lui est impossible d’envisager les conséquences de ses actes. De toute façon, ce n’est jamais sa faute mais celle des autres. Incapable de se
projeter dans l’avenir, il vit sur l’éphémère.
– Sans remords
Il ne se sent aucunement responsable, se positionne sans hésiter en victime, et culpabilise les autres. Son bouc-émissaire, omniprésent pour lui, est selon ses
dires seul responsable.
– Agressif
Il se montre très souvent agressif, menaçant, abuse des procédures juridiques, passe son temps à dire du mal des autres, à les rabaisser, les humilier et ce dans
l’unique but de leur voler leur estime d’eux-mêmes.
– Aucune empathie
Incapable d’éprouver le moindre sentiment d’empathie, il se nourrit des émotions des
autres, entre dans le cadre de leurs préoccupations sans vergogne et les imite pour leur faire croire qu’il éprouve, comme eux, des sentiments. Quoi qu’il arrive, il n’éprouve pas de
remords.
– Paranoïaque
« Tel je suis, tel je crois les autres » est la devise qui le caractérise. Il attribue aux
autres ses propres malfaisances.
– Dominateur
Il veut tout contrôler, tout diriger autour de lui, s’entourant uniquement de personnes
fragiles et malléables pour satisfaire ses besoins. Il traque ceux qui lui font de l’ombre, et les éloigne sans ménagement.
– Criminel prédateur
Dépourvu de toute émotion, il vampirise sa victime, la dépossède de tous ses
repères pour le détruire psychiquement. Il commet le crime parfait.
Au dirigeant d’éliminer ce terroriste de l’entreprise
Les recrutements par cooptation non encadrés doivent être proscrits, et si votre entreprise doit embaucher de nouveau collaborateur, il existe des tests empruntés à la criminologie que commencent à utiliser les recruteurs. Le plus pratiqué est l’IP9 (l’inventaire de personnalité), distribué en Suisse par l’éditeur parisien ECPA (centre de psychologie appliquée), qui mesure les traits névrotiques, hystéroïdes, obsessionnels, psychopathiques, paranoïaques et schizoïdes. Il ne s’agit donc plus seulement de sonder la personnalité d’un candidat, mais de déceler s’il est carrément dangereux. Le test B-scan mis en place par les experts Robert Hare et Paul Babiak comporte 111 points qui traquent ces personnalités à problèmes pour éviter de les embaucher. S’ils ont déjà à l’intérieur de l’entreprise, il ne faut pas céder au chantage ni aux menaces, et se séparer au plus vite de ces collaborateurs toxiques, en évitant l’injustice de licencier plus le harcelé que le harceleur.
Et le nombre des victimes s’accroît. D’après le Conseil Economique Social et environnemental, on dénombre en France plus de 400 suicides liés au travail. Les entreprises font de bons règlements intérieurs et nul n’est censé ignorer la loi. Il faut savoir que le harcèlement au travail est sévèrement réprimé : article 222.33.2 du code pénal ; un an de prison accompagné d’une amende de 15 000 € ! Le pervers narcissique est un terroriste avec lequel il n’est pas question de coopérer. Si vous ne mettez pas sérieusement en route un plan d’action pour éradiquer ce danger, le phénomène va s’accroître de plus en plus avec tous les risques concomitants qui vont s’accumuler.